L’écriture en arcade

L’écriture manuscrite donne un geste qui accentue la courbe, qui l’exagère, en particulier pour les m et les n, créant ainsi des arcs d’où le nom « arcade ».

Ce mouvement écarte, met à distance, mais construit, protège, enclot, recouvre.

C’est dire le nombre de significations qu’elle peut avoir, selon le contexte graphique.

L’arcade est une construction

Ce geste demande un effort parce qu’il part du bas pour aller vers le haut, qu’il a la forme d’un pont, ce qui évoque une construction qui relie deux parties entre elles.

L’arcade, en architecture, correspond en effet, à une construction faite de deux piliers surmontés d’une voûte, celle-ci formant comme un abri.

Cette forme, dans l’écriture manuscrite est dans la calligraphie française, tout à fait enseignée par les professeurs des écoles, elle persiste longtemps d’ailleurs dans le graphisme des jeunes, reste toujours d’une interprétation positive quant à l’application et à la qualité des efforts de celui qui la trace.

L’arcade est enseignée lors de l’apprentissage de l’écriture, selon le modèle scolaire, elle prend donc tout son sens chez l’adulte où elle signifie alors attachement au modèle et aux valeurs qu’il porte.

L’arcade, bien intégrée dans un mouvement vivant et contenu à la fois, ira avec un caractère secret, des tendances à l’isolement, au repli, à un refuge dans une activité, comme l’art, la lecture, le sport l’informatique par exemple.

Mais, plus il y a de signes d’inhibition dans le mouvement, plus il y aura de blocages dans l’expression. L’arcade peut figer le tracé et être alors une recherche de personnage : paraitre plutôt qu’être.

Les 3 sens que l’on peut donner à l’arcade 

Ils sont à vérifier avec soin, avant d’interpréter cette forme, car elles sont souvent réactionnelles :

Paraitre, se protéger, construire. Ces trois sens peuvent coexister dans une même écriture 

Selon l’emplacement de l’arcade, le sens peut varier : elle se trouve principalement dans la zone médiane (lettres m et n, liaison entre les lettres, attaque de la première lettre ou finale) ou dans la signature.

Ce que l’arcade peut renseigner 

L’arcade nous oriente vers une idée de formalisme, d’adhésion à l’ordre chez le scripteur. Mais aussi sérieux, régularité d’attitude dans le cas d’une écriture restée proche de la calligraphie, régulière, posée, liée, stable.

Également, souci de se protéger si le graphisme accumule des signes d’inhibition, de timidité, d’influençabilité (dans ce cas, écriture pâteuse ou trop légère, incertaine dans la liaison, absence de prolongement du tracé).

Mais aussi, culte de l’apparence, souci de représentation dans des écritures à dominante de forme, par exemple. L’arcade, correspond alors à une attitude choisie par le scripteur, attitude qui peut, selon le cas, aller de la déférence, au maniérisme mondain (pour cela, le graphologue doit l’observer dans la majuscule ou la minuscule et dans la liaison inter-lettre).

Enfin l’arcade peut recouvrer une dimension créative, si le graphisme est élevé, dans un mouvement dynamique, aux combinaisons personnelles. L’arcade prend alors une envolée personnelle, trace un pont magique entre inspiration et réalisation dans la création.

Mais une écriture en arcade est-elle considérée comme une écriture ouverte ?

Qu’est-ce que cela veut dire une écriture ouverte : comment peut-on ouvrir notre écriture ?

C’est ce que nous allons voir.

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