La Pression acérée

Pour continuer notre étude du genre pression, nous allons nous arrêter sur l’écriture acérée dons les caractéristiques sont peu banales.

Mais qu’est-ce que c’est une écriture acérée ?

L’écriture acérée se caractérise par un amenuisement du trait qui se termine en pointe aigue. L’aération procède d’un geste rapide et lancé qui se décharge de sa tension.

Elle se manifeste comme une pointe qui termine la finale, mais que l’on retrouve aussi dans certains traits horizontaux, signes libres, barres de T, accents, qui sont dirigés vers la droite, s’orientant, selon le symbolisme de l’espace, vers l’autre, vers des buts d’avenir.

L’emplacement de l’acération est important 

Que ce soit dans la finale ou ailleurs, c’est un indice de libération de pulsion ou de tension sous forme d’impatience, de violence nerveuse si ce n’est d’agressivité.

L’orientation de l’acération donne le renseignement à l’encontre de qui ou de quoi elle est dirigée. On peut ainsi trouver des acérations dans toutes les directions, notamment vers la gauche et vers le bas.

On sait que la finale, en concluant le mot, prépare la liaison avec le mot suivant : la décharge placée sur elle n’introduit pas une relation complaisante avec autrui ; le goût de la contradiction est proche, la confiance est refusée à l’autre.

Quel est la signification de l’écriture acérée ?

La permanence du tracé acéré, le contexte graphique dans lequel on le note, révèleront la façon dont se manifestent ces éléments d’impatience ou d’agressivité.

Les significations vont varier, en particulier en fonction de la vitesse et de la pression. 

Ce mouvement de détente trahit une impatience ou une irritabilité sous-jacentes, sinon une relative agressivité.

L’acération peut traduire la combativité active d’un scripteur dont l’humeur offensive, voire belliqueuse, bien socialisée, se mue en esprit de compétition ou bien encore dans une observation critique et perspicace, s’exprimant par une vivacité de répartie.

Ils peuvent également devenir réaction, susceptibilité défensive, ironie caustique, blessante, volontiers contradictoire.

Le trait acéré peut, en outre, souligner des tendances frondeuses prêtes à contester toute forme d’autorité. Dans ce cas, les acérations se dirigeront plus ou moins vers le haut.

Si l’attaque contenue dans un geste rapide, est à mettre au compte de l’impulsivité, elle sera plus inquiétante dans un contexte lent ou d’une écriture ferme, où l’on peut supposer une méchanceté réfléchie, une rancœur.

Le sens critique contenu dans l’écriture acérée peut être au service d’une intelligence percutante, mais plus le geste est acéré et la pression appuyée, plus on risque des réactions intempestives de susceptibilité, une attitude vindicative ou méfiante.

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