L’écriture inégale

Lorsque L’inclinaison varie beaucoup, de façon marquée, on parle alors d’écriture inégale.

Le rythme s’inscrit bien dans de légères inégalités de direction et d’inclinaison, dans ces petites alternances autour d’un axe, qu’il soit légèrement incliné ou incliné sans excès, ou plutôt vertical.

Mais lorsque l’inclinaison varie de façon marquée, le scripteur sera tiraillé entre des tendances et des sentiments opposés (ambivalence), inégalement maitrisés. 

On évoquera alors impulsions brusques, émotions qui surgissent, brusques revirements ; en effet, les inégalités extériorisent les contradictions intérieures, qui sont difficiles à concilier dans un graphisme anguleux et raide et plus « négociables » dans un graphisme plus souple.

Histoires de conflits 

Ces conflits peuvent absorber l’énergie du scripteur qui semblera mou, hésitant, ou bloqué et qui sera surtout divisé entre des antagonismes (amour / haine ; peur / colère ; désir de s’affirmer / fuite ; incertitude de choix).

Un peu d’inégalités dans l’inclinaison exprime la curiosité, l’intérêt pour l’environnement, le goût d’explorer, de poser des questions, de découvrir, de changer.

C’est souvent l’écriture des sensitifs (avec une pression légère et pâteuse), des imaginatifs ou des rêveurs sensibles à leur propre mobilité intérieure.

Tandis que beaucoup d’inégalités gênent la concentration, l’attention, la coordination, la réalisation, c’est une question de synthèse qui se fait mal, dans la personnalité, qui semble « ne pas savoir ce qu’elle veut ». Et ne peut donc choisir.

Les inégalités peuvent être plus marquées dans la zone médiane de l’écriture, et la personne ressent douloureusement ses contradictions dans le quotidien, tout en maintenant une volonté dirigée, si l’écriture reste ferme, par ailleurs. Il faut voir où a lieu le conflit (zone des idées – en haut, zone des réalisations – en bas, zone affective – zone médiane).

Quel sens a une écriture inégale, tant dans son inclinaison que son graphisme en général ?

Elles traduisent la sensibilité affective et intellectuelle, la vie, l’adaptation à ce qui se présente : êtres, choses ou évènements. Une écriture à direction fixe manque de vie, de liberté, d’expression de soi (on parlera alors d’écriture rigide).

C’est lorsque les inégalités s’accentuent trop qu’elles traduisent l’hésitation.

Si le trait est trop léger et les autres lettres insuffisamment formées, trop inégales dans leurs dimensions verticale ou horizontale, les choix, les initiatives, l’engagement, sont difficiles. 

Si le trait est plus fort mais tendu, avec un ensemble apparemment plus structuré, le scripteur se sent appelé à agir malgré tout et risque de prendre des décisions plus ou moins abruptes, les maladresses : le comportement général peut s’en trouver un peu déconcertant pour l’entourage.

Si cela n’étonne pas à l’adolescence, ni dans les débuts d’une vie professionnelle qui ouvre tout un champ nouveau de questions, mais il est souhaitable que ces inégalités ne sont pas trop marquées et qu’elles se réduisent assez vite.

Si tel n’est pas le cas, l’adaptation n’est pas évidente et la prise de responsabilités, dans un cercle personnel ou professionnel, ne s’effectue pas aisément.

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