L’adolescent et l’écriture ?

Ici, je vais m’attarder sur l’adolescent, ou au jeune adulte et à son rapport à l’écriture.

Que dit-elle de lui à cet âge-là, est-il à l’aise avec son écriture ?

Tient-il bien son instrument scripteur ?

Son écriture est-elle lisible, trop grande, trop petite, maitrisée, bien formée, tient-elle compte des enseignements reçus.

A-t-il pris de la liberté par rapport aux formes du cours élémentaire déjà bien lointain.

Son apprentissage a-t-il été laborieux, compliqué, lent, ou bâclé, trop rapide.

En somme, les premiers contacts avec le geste graphique (par le dessin de l’enfant tout jeune par exemple), donnent déjà des éléments intéressants sur la relation qui va exister entre l’écriture et l’adolescent, ou encore le jeune adulte.

L’adolescent, en profonde quête d’identité, essentielle à son âge et à sa construction psychique, peut avoir plusieurs approches, plusieurs attitudes.

L’image

Au collège d’abord, puis au lycée, l’enfant va être confronté à l’importance de l’image qu’il renvoie de lui, l’image qu’il donne de lui, à ses parents, à ses « potes », à ses profs, à ceux qui l’entourent au quotidien.

Comment est-il coiffé, a-t-il les bons vêtements, a-t-il les bons « outils » à la mode du jour, le bon top, les bonnes chaussures, etc.

Souffre-t-il d’acné, est-il le plus grand, le plus petit de sa classe ?

A-t-il un problème de surpoids, qui entraine toute sorte de sarcasmes et moqueries ?

À cet âge-là, l’enfant se cherche et c’est pour cela qu’il se regarde autant dans le regard de l’autre.

Il se jauge, se compare, s’estime, se positionne, s’évalue.

En somme, notre collégien, ou lycéen, est-il « bien dans ses baskets », a-t-il confiance en lui, ou est-ce la guerre car il se rebelle, refusant toute forme d’autorité et de hiérarchie.

Tout ceci fait partie du processus de sa construction, mais il peut être vécu plus ou moins paisiblement.

Et l’écriture est à l’image de ce qu’il vit à l’intérieur, dans l’intimité de son être. En effet, l’identité scripturale se construit peu à peu et est intimement liée à l’identité propre du scripteur.

Le numérique

A l’ère du tout numérique, le collégien, le lycéen écrit moins que les générations qui l’ont précédé.

Mais doit-on penser pour autant que l’écriture en est moins importante ?

Rien n’est moins sûr.

Or, dans le parcours scolaire de l’adolescent, on lui demande d’écrire de plus en plus vite – car tout va vite aujourd’hui, on n’a plus le droit de perdre du temps – de nombreuses choses sont à retranscrire à l’écrit par rapport aux « petites classes », et l’adolescent est en pleine quête de son affirmation, qui passe aussi par l’écriture.

Tout ceci entraine des pertes de sens, les fameux « à quoi bon » que j’entends si souvent, des découragements, des blocages, et donc une perte de confiance en soi, une perte de temps.

Or, les enjeux de l’écriture sont toujours là.

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