Ecriture groupée

L’écriture groupée évoque l’écriture dans laquelle la continuité du mot se constitue par groupes de lettres, c’est-à-dire avec un certain nombre de levées de plume.

Dans le genre continuité en graphologie, auquel l’écriture groupée appartient, on trouve les gestes de lien, de séparation, de simplification, qui sont signes de maitrise du geste graphique et de la pensée.

Ici, le mot se trouve coupé en 2, 3 petites unités ou davantage selon la longueur du mot et selon ce qui induit – profondément – la césure chez le scripteur.

Certains établissent leurs groupements autour de l’accentuation, levant la plume pour poser un point ou un accent, ou après la barre du T. d’autres coupent le mot en fonction des lettres qui le constituent selon que leur forme facilite ou non un enchainement. D’autres encore aèrent simplement le mot selon leur tempo personnel, dicté par la réflexion, ou par un réflexe plus inné, proche de leur rythme vital.

Il y a une intelligence des groupements. Une logique les a guidés lorsqu’ils sont réussis, c’est-à-dire lorsqu’ils favorisent une bonne articulation du mot qui favorisera à son tour une bonne répartition des mots et des espaces. C’est alors qu’on pourra parler d’adaptation, de souplesse, d’aptitude à varier sur le plan de l’activité, du comportement, de l’intelligence.

Lorsqu’on compare :

Les groupements engendrent moins de tension dans la conduite d’un tracé que l’écriture liée et ils traduisent moins d’incertitudes, voire d’inhibition ou de besoin de construction, que l’écriture juxtaposée. Ils apportent moins directement d’éléments d’interprétation que les 2 autres degrés de liaison, leur intérêt réside plutôt dans un enchevêtrement souple, équilibré, mobile, permettant l’action harmonieuse des autres espèces.

Tout est question d’espace

Autrement dit, l’écriture groupée, en fait, associe, à l’intérieur du mot, la juxtaposition et les liaisons. Elle ménage l’espace avec les pauses qui sont les juxtapositions, le reçoit, se laisse animer par lui ou le subit. Elle s’exprime par la liaison vers l’avant, vers le but à atteindre avec constance dans un jet ou dans une démarche de routine.

Les poses graphiques des blancs, associés aux liaisons sont une différenciation, donc a priori qui favorise la démarche de l’écriture et son bon déroulement.

Bien que l’écriture groupée soit un combiné de l’écriture juxtaposée et de l’écriture liée, c’est une espèce en soi qui a sans doute une filiation vis-à-vis des 2 autres mais est autonome car elle peut associer les composantes de ces 2 espèces ou être dissociée par leurs aspects négatifs (auquel cas elle est significative d’ambivalence).

Quant à l’écriture suspendue, elle peut être tout aussi bien juxtaposée que liée, les lettres ou groupements de lettres étant en suspension dans l’espace, sans revenir toucher la ligne de base.

Donc on a dit que les lettres sont groupées, de façon variable (généralement par 3 ou par 4), ce qui permet des pauses dans le geste.

Les coupures répondent à ces impératifs personnels (groupement par sonorités, par syllabes, par forme de lettres, etc.), ce qui témoigne du pouvoir d’arrêter ou de transformer le mouvement, et aussi de la souplesse, de l’intelligence, de la capacité à changer le sujet ou à y rester fermement attaché.

À lire aussi :