Cas particulier des gauchers

(Rédigé à partir de

« La rééducation de l’écriture de l’enfant et de l’adolescent » –

Chantal Thoulon-Page et Florence de Montesquieu)

Selon les études, on compte de 8 à 16% de gauchers dans la population.

Le nombre de gauchers de naissance serait proche des 16%.

On en trouver une proportion moindre à l’adolescence ou à l’âge adulte en raison de la pression de l’environnement.

Pourtant la société se montre de plus en plus tolérante dans ce domaine.

Les gauchers contrariés sont désormais rares, l’enfant étant le plus souvent laissé libre d’utiliser une main ou l’autre.

Le choix de la main scriptrice peut néanmoins poser des problèmes pour certains enfants latéralisés plus tardivement que les autres (entre 5 et 7 ans, 20% des enfants ne le sont pas encore).

Dans ce cas il est important de ne pas chercher à intervenir dans ce choix.

Le vrai gaucher n’a généralement pas de difficulté d’écriture s’il est mis dans des conditions favorisant la bonne utilisation de sa main gauche.

C’est le plus souvent au bout de 2 ou 3 ans de pratique réelle de l’écriture que l’on observe les premières difficultés et que l’on peut s’interroger sur la pertinence du choix de la main scriptrice et sur la nécessité de tenter ou non un changement de main.

Une mauvaise latéralisation peut provoquer des désordres dans l’organisation spatio-temporelle et entraîner des conséquences sur le bon déroulement du langage parlé ou écrit. Elle peut aussi retentir sur le plan affectif, provoquant une sensation de malaise et un sentiment d’échec qi peuvent mettre l’enfant en grande difficulté. Sur le plan de l’écriture proprement dite, elle peut entraver la précision du geste et sa rapidité.

Point de vigilance

Les enseignants et les parents n’étant pas gauchers eux-mêmes, ne réalisent pas les difficultés qui en découlent tant sur le plan personnel que pour la réalisation de l’acte graphique.

Sur le plan postural

De manière générale, le mouvement du droitier se dirige vers la droite, alors que celui du gaucher part vers la gauche.

Or, le modèle cursif français va de gauche à droite et est donc plus adapté aux droitiers.

Et en allant dans cette direction, le gaucher contrecarre sa nature profonde.

Le droitier « tire » son écriture vers la droite, le gaucher la « pousse », ce qui lui demande un effort supplémentaire.

Sur le plan de l’acte graphique

Le gaucher est aussi en butte à des difficultés de graphisme. Par exemple, alors que le droitier tourne naturellement ses boucles dans le sens antihoraire, le gaucher lui, a plus d’aisance pour les tourner vers la droite, dans le sens de rotation horaire.

Cela le gêne tout particulièrement dans la réalisation des lettres rondes et engendre des déformations, des imprécisons dans le tracé de ces lettres et les difficultés de liaison, susceptibles d’affecter la lisibilité.

Et si en plus le gaucher ne tient pas bien son stylo, il aura toutes les peines du monde à avoir un tracé régulier et lisible.

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