Ecriture retenue

Dans le genre vitesse, en graphologie, nous trouvons l’écriture retenue.

Dans ce graphisme, tout le geste est contrôlé dans son expansion, en particulier dans les finales. La progression vers l’avant est freinée, l’amplitude des mouvements est limitée. Le mouvement est retenu et contrôlé

Dans un milieu où l’écriture conserve du rythme et de l’aisance, le contrôle, la discipline, que s’impose le scripteur, sont signes de sagesse, de réflexion, de modération.

Si l’écriture, au contraire, est bloquée dans son rythme, maladroite et sans vie, le scripteur, au lieu de maitriser son geste, de refreiner une ardeur qui risquerait de l’entrainer plus loin qu’il ne le souhaite, est prisonnier d’une entrave, d’un handicap qu’il ne peut surmonter.

L’écriture retenue dans un milieu statique et passif, est un signe de faiblesse de potentiel, de caractère timoré ou dissimulé.

Tout est question de contrôle

Dans une écriture retenue, il n’y a pas d’acérations ni de suspensions, ni d’enchevêtrements, le geste est entièrement contrôlé.

Une écriture retenue peut l’être à divers degrés, les freins de l’écriture contrôlée relèvent de la volonté du scripteur, ceux de l’écriture retenue sont guidés par une appréhension plus instinctive.

Si un peu de retenue, comme dans l’écriture posée par exemple, est nécessaire dans toute vie socialisée, son excès entrave la spontanéité, la liberté d’expression et d’action.

Une attitude de circonspection domine nettement la progression de mouvement chez le scripteur qui a une écriture retenue. Ce qui tout le contraire de l’écriture rapide où l’on peut trouver cette liberté de mouvement.

La pudeur, des exigences sociales ou morales, la forte prévalence donnée à la maitrise de soi engendrent de la raideur, ou une grande réserve.

Et au-delà de l’écriture retenue…

Si le mouvement de progression de l’écriture est encore moins libre, l’écriture est dite contrainte.

L’inhibition y est encore plus forte. Un sentiment d’insuffisance ou de culpabilité, des principes contraignants ou en désaccord avec les tendances du sujet, peuvent engendrer cette forte retenue ressentie comme une entrave.

Une écriture est retenue ou contrainte par une convergence de signes : il convient donc de regrouper tout ce qui aura concouru à freiner le cours du graphisme.

Milieu graphique

Si le milieu graphique n’est ni homogène ni clair, s’il est peu spontané, la retenue peut traduire la dissimulation, et la contrainte, l’artifice.

Le manque de liberté des écritures inhibées restreint l’expression de soi sur le plan relationnel mais bride aussi l’expression de l’imagination et peut inciter un sujet à rester cantonné dans ce qu’il connait et a déjà expérimenté, à se retreindre afin de ne pas donner prise à la critique, à l’investigation d’autrui, ressentie comme ingérence.

Mais l’écriture retenue est encore bien différente de l’écriture lente, car on peut vouloir ne pas avoir envie de se lâcher, de se hâter, afin de jouir d’un mot, d’une idée ou pour laisser du temps à l’inspiration, ce qui n’est pas du tout le cas dans le cadre d’une écriture retenue.

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